dimanche 26 mai 2013

Sur les traces des Loups-garous


 Sur les traces des Loups-garous
Maryline Weyl
édition Les Petites Vagues
32 pages


« Les loups-garous sont-ils totalement imaginaires ou se cachent-ils dans des contrées lointaines ? Je suis partie à leur rencontre, voici ce que j'ai découvert... »

 Imaginales oblige, je suis partie à la découverte de nouveaux auteurs ( en plus de ceux que je voulais rencontrer. ) Deux m’ont tapés dans l’oeil un peu par hasard et Maryline Weyl fut l’une d’entre eux. Encore merci à l'auteur pour sa superbe dédicace. Je n’étais pas particulièrement intéressée par l’achat d’un album qui m’aurait coûté très cher pour un temps de lecture limité, mais en voyant le stand, j’ai craqué pour Sur les traces des Loups-garous et une broche que je ne quitte plus, et le fait est que cet album est également d’une très belle qualité

 Je suis un peu déçue par sa longueur. Étant assez cher je l’aurais aimé un peu plus long et avec plus d’illustrations, mais c’est non seulement un très bel objet livre mais aussi un panel d’illustrations sublimes

 A signaler malgré tout qu’elle ne plairont pas à tout le monde : leur style est très éloigné du loup-garou tel qu’on se le représentait dans les premières adaptations cinématographiques et beaucoup plus proche du loup que de la créature terrifiante, même si l’auteur nous fait quelques croquis d'animal anthropomorphe. Le style présente davantage la créature comme une bête magnifique qu’un monstre. A savoir : est-ce vraiment une mauvaise chose ? Cette image de Loup-garou anthropomorphe est assez récente dans l’histoire et a été beaucoup véhiculée par le cinéma d’horreur, mais l’origine du mythe prend ses sources dans la culture antique et nordique ( celte aussi, probablement, mais n’ayant presque aucune trace écrite des croyances de ce peuple … ) qui ne donnaient pas de telles indications sur la créature. 

 Pour ce qui est des histoires j’ai été étonnée et agréablement surprise, car en lisant je me suis montrée septique à tord. En effet, le rapprochement Vampire / Loup-garou, ( à l’époque où je faisais des recherches sur ces deux créatures ) me semblait une mauvaise interprétation du mythe, trop moderne et sans réel fondement. J’ai apprit qu’il n’en était rien et que tout ce qui a été dit sur les rapprochements entre les deux créatures était exact. Je ne sais pas si toutes les autres légendes sont « justes » ( pour peu qu’une légende sur une créature imaginaire puisse être juste ), tout du moins trouvaient leur source dans une véritable croyance ou légende populaire. J’ai été aussi très étonnée par la légende du Malou dont je n’arrive pas à démêler l'origine, ravie de découvrir cette du Marolf, qui m’a ôté beaucoup de mon scepticisme sur la véracité des histoires rapportées. Je suis décidément une terrible et incorrigible incrédule. 

  En conclusion je peu affirmer que le livre est magnifique, plaisant à lire et à relire. J’ai toujours cette déception pour la longueur, étant trop court, mais c’est véritablement un très bel objet et les illustrations sont superbes. Je me jetterai volontiers sur les deux autres albums de la collection, l’un étant dédié aux licornes et l’autres aux dragons. Je ne peux malheureusement pas vous montrer d’illustrations à l’intérieur du livre ( par respect pour la demande explicite de l’auteur et de l’éditeur ) mais n’hésitez pas à aller voir sur le site de l’auteur ( maryline weyl, auteur illustratrice ) pour vous en faire une idée. 



 Impression : Très bonne lecture





lundi 20 mai 2013

L'histoire édifiante et véridique du chat Moune


L’histoire édifiante et véridique du chat Moune
Philippe Ragueneau
édition J’ai lu
155 pages


« Le chat Moune, c’est d’abord un chat noir sans dieu ni maître, qui arpente d’une démarche noblement chaloupée son domaine - c’est-à-dire la ruelle du Marais, où Elle ( Catherine Anglade ) et lui ( Philippe Ragueneau ) viennent d’emménager.
On se croise : un caresse, un miaulement heureux, un « moumoune » tendrement murmuré.

  Mine de rien, la conquête est commencée : Moune passe le seuil, chaque jour plus caressant, plus exigeant. Il choisit le meilleur fauteuil, mais se blottir dans son cou à Elle lui plait plus encore. 

 Vient la nuit où il s’installe sur le lit conjugal. Et voilà. Pour Elle et Lui c’est une vie nouvelle : surprises et émerveillements, douce complicité des regards et des gestes … la vies avec un chat. »

 Vieux, vieux roman d’à peine 155 pages qui dormait dans la bibliothèque de ma grand-mère, il m’avait toujours intrigué. Je me doutais que ce ne serait pas le roman de l’année, mais j’avais tout de même envie d’y jeter un oeil, et comme j’ai commencé le défit animaux du monde sur Livraddict, je me suis dit que c’était là une bonne excuse pour le commencer. 

 Que dire sur ce récit ? Ce n’est pas vraiment un roman : disons qu’il est plus proche du témoignage. Le narrateur, également l’auteur, relate son expérience avec son chat Moune, sa rencontre, ses habitudes, mais aussi comment lui et sa femme sont devenu totalement dingue de cette petite bête. 

 Il faut mettre les choses au clair : ça ne casse pas trois pattes à un canard. Les pérégrinations du chat Moune auront été observée par tout esclave … heu … maître d’un chat. Le format est par ailleurs un récit assez linéaire, sans trame ni fil conducteur, entrecoupé de petites anecdotes sympathiques mais pas transcendantes. Arrivé au 50 premières pages le tout s’avère un peu ennuyant. 

 Malgré tout ça reste une lecture très agréable. Notamment à cause de la verve de l’auteur qui a de quoi faire sourire, c’est d’ailleur ce qui sauve de l’ennui le lecteur. Très bien raconté, le récit s’attache à donner une dimension comique aux évènements, se permet de faire parler le chat Moune et de ridiculiser tant les maîtres que les animaux. J’ai eu envie de rire à plusieurs instant et ça a rendu la lecture très agréable. 

 Pour ce qui est des personnages, rien d’exceptionnel. L’intention n’y est pas, mais on reconnaîtra tous quelqu’un parmi les voisins, une figure familière, car au delà de la simple histoire du chat Moune, il y a celle que nous vivons quotidiennement : nos rapport avec autrui, comment les animaux nous révèlent nos rapport aux autres et notre considération du monde. Rien de très de nouveau sous le soleil là non plus, mais ça reste un plus qui rend le tout agréable. 

 Bref, c’est une lecture qui pourra plaire aux amoureux des chats, mais pas à d’autre, et pas à tous. Cela dit ça ne m’a pas déplu, même si ce n’est pas le genre de livre que je relirai encore et encore. 


 Impression : Sympathique, sans plus



dimanche 19 mai 2013

Porcelaine, légende du tigre et de la tisseuse



Porcelaine, légende du tigre et de la tisseuse
Estelle Faye
La bibliothèque voltalique
274  pages


« Chine, vers l’an 200.
Xiao Chen est un comédien errant, jeté sur les routes par un dieu vengeur. Un masque à forme humaine dissimule son faciès de tigre, tandis que son cœur est de porcelaine fêlée. Son voyage va durer plus de mille ans.
Au cours de son périple, il rencontrera Li Mei, une jeune tisseuse, la Belle qui verra en lui plus qu’une Bête. Celle qui, sans doute, saura lui rendre son cœur de chair. Cependant Brume de Rivière, fille-fée jalouse et manipulatrice, intrigue dans l’ombre contre leur bonheur.
Pendant presque quinze siècles, rivalités et amour s’entrecroisent, tissant une histoire de passion, de tendresse et de sacrifice, sur fond de magie et de théâtre. » 

 J’ai acheté ce livre sur un coup de tête voilà quelques mois de cela, entre autre pour la couverture et le beau conte qu’il promettait, mais après coup j’ai eu des réserves, une petite méfiance à l’égard de ce roman qui me semblait un peu trop beau pour être vrai. J’ai fini par m’y mettre à quelques jours des Imaginales, aussi je vais être franche : je ne l’ai pas aimé, mais beaucoup y trouveront leur compte malgré tout. 

 Certes, ce livre a des qualités et c’est pour cette raison que je le crois capable de plaire à beaucoup. Le premier point fort est bien évidement son histoire. On m’a dit que le premier roman de l’auteur était brouillon, et bien celui ci ne l’est pas. La trame est assez bien ficelée, et surtout son format de conte la rend très originale. Inutile de le souligner, bien des lecteurs sont emballés par le résumé alléchant et pour le moins inhabituel de ce roman. A savoir que l’univers s’inscrivant dans la Chine d’antant est très bien maîtrisé. Je n’ai rien trouvé de déroutant, de maladroit. L’auteur n’en dit pas plus qu’elle n’en sait et n’en fait pas plus qu’elle ne peut. 

 Les personnages ont également un certain charme. Li Mei, Brume de Rivière et Xiao Chen sont les acteurs principaux. Pour ma part, Xiao Chen ne m’a plut qu’à partir de la seconde partie du roman. Jusqu’alors sa nature d’adolescent ingénu ( du moins c’est l’impression qu’il m’a donné ) ne m’a absolument pas séduite. Brume de Rivière a une certaine ambiguïté qui la rend intéressante et Li Mei est loin des héroïnes niaises et geignardes aux quelles on a pu nous habituer dans certains genres. 

 Le concept est très bon, ne serait-ce que pour l’histoire qui s’étale sur plusieurs siècles, et à savoir qu’elle s’améliore au fil des parties. Mais quelque chose est venu troubler ma lecture et mon plaisir. La typographie et le style. Si ça peut paraître anodin croyez moi ça ne l’est pas. 

 La typographie d’abord : Estel Faye saute régulièrement une ligne entre ses paragraphes, un peu comme moi dans mes critiques. Si ça offre de la clarté sur le support internet cela crée une rupture dans la lecture sur le format papier, alors que les paragraphes devraient logiquement se suivre. Ce choix saccade la lecture et nous en décroche constamment, du moins ainsi l’ai-je ressentit. 

Quand au style, il m’a énormément déçu. Estel Faye n’est pas mauvaise, mais il y a trop de maladresses, des raccourcis faciles ou de phrases attendues. J’ai noté par exemple l’utilisation à outrance du style indirect libre ( par questionnement et injonctions ) ou le personnage tend à nous assaillir de ses interrogations alors que cette confusion pourrait être exprimée avec plus de délicatesse. C’est, qui plus est, un procédé qui ne s’adapte assez mal au format du conte. 

 Par ailleurs, je n’ai pas trouvé la poésie avec laquelle j’aurai aimé lire cette histoire dans le style, et c’est sans doute ce qui m’a le plus déçue. L’auteur passe très vite sur certains éléments qui pourraient donner de la magie et du plaisir à lire ( par exemple décrire la danse ou les mouvements des doigts de Brume de Rivière, simplement désigné comme « complexe » ) et tout ça n’aide pas à la compréhension de certains évènements.

 Bref, c’est une grande déception parce que j’en attendais beaucoup, notamment sur la concordance entre le style et le récit, mais certains y trouveront leur bonheur. Quoi qu’il en soit ça ne m’a pas emballé, mais je ne peux que vous conseiller d’aller voir d’autre critiques parce que la mienne ne fera sans doute pas l’unanimité. Je n’ai pas pu me plonger dans ce roman et le lire jusqu’au bout a été pénible. J’ai l’impression de l’avoir survolé sans parvenir à l’apprécier.



Impression : Déception 


samedi 18 mai 2013

Le trône de fer



Le trône de fer Intégrale 1
George R.R. Martin
Édition j’ai lu
812 pages


« Après avoir tué le monarque dément Aerys II Targaryen, Robert Baratheon est devenu le nouveau souverain du royaume des Sept Couronnes. Tandis qu'en son domaine de Winterfell, son fidèle ami le Duc Edward Stark rend paisiblement la justice. Mais un jour, le roi Robert lui rend visite, porteur de sombres nouvelles : le trône est en péril. Stark, qui s'est toujours tenu éloigné des affaires du pouvoir, doit alors abandonner les terres du Nord pour rejoindre la cour et ses intrigues. L'heure est grave, d'autant qu'au-delà du mur qui protège le royaume depuis des siècles, d'étranges créatures rôdent... »


 La popularité de la série a propulsé ce roman au sommet des récits fantasy les plus lu actuellement. Ne l’ayant jamais vu et me méfiant viscéralement des best-seller soit-disant géniaux mais qui souvent m’ont offert une histoire médiocre et un style insipide, je m’étais gardé de m’en approcher. Mais comme à chaque fois, au bout du compte j’ai fini par céder à la curiosité, et j’ai reçu une claque magistrale, car ce livre est excellent et encore, je trouve ce mot faible pour qualifier sa qualité. 

 Je vais donc parler de ce qui m’a sauté au visage dès que j’ai lu les premières pages et que je n’ai trouvé dans presque aucun autre récit depuis que je lis de la fantasy : un style unique et parfaitement maîtrisé. Dieu sait que je suis pointilleuse sur ce point, et même si les romans que j'apprécie ont souvent un petit plus qui fait de leur style quelque chose de plaisant, ils sont très loin du niveau atteint par George Martin. J’ai lu des romans récompensés de prix prestigieux qui n’avaient pas cette verve. Ne serait-ce que pour les tournures de phrases et la richesse du vocabulaire, il a le mérite d’être exceptionnel, une perle comme on en trouve peu et c’est un bonheur à lire

  Cela dit j’ai découvert avec stupéfaction après lecture que le style de l’auteur avait été grandement modifiée par le traducteur ( d’après ce qu’en disent les bloggeurs ) et beaucoup se plaignent du style moyenâgeux. Je n’ai rien lu en anglais donc je m’abstiendrais de juger les choix de traduction, à savoir malgré tout que traduire un roman demande une adaptation et on ne peut se plaindre qu’une phrase sonne mieux en anglais qu’en français. Les deux langues sont différentes. Pour équivalence parfaite, il faut lire en VO.  Toujours est-il que j’ai adoré ce que j’ai lu, aussi je ne me permettrai pas de cracher sur la traduction qui, si du moins elle n’est pas excellente, a le mérite d’offrir un texte de qualité, quelques coquilles misent à part. 

 Accompagnant le style, l’histoire est toute aussi complexe et travaillée. La résumer est impossible : il y a trop d’embrouilles politiques et de personnages qui se croisent, mais le scénario est si bien mené qu’on ne s’y perd jamais. La narration fait que l’on change régulièrement de point de vue et même si l’histoire pourrait en pâtir pour cassure dans le rythme il n’en est rien. Tout du long de ses quelques 800 pages le lecteur est tenu en haleine du début à la fin.

 En parlant de l’histoire, il faut souligner que celle ci est particulièrement mature et n’idéalise ni la vie, ni la vaillance des héros. Il n’y a pas vraiment d’opposition entre le bien et le mal, et si gentils il y a, on notera que ceux ci ont bon nombre de points sombres. Les Lanister sont sans doutes les plus méprisables, mais il sont loin d’être les seuls. Ceux qui cherchent un happy end seront déçu au delà de toute mesure. La mort, la douleur, la  peine sont le commun des personnages principaux, et il faut vous attendre à voir vos personnages préférés souffrir et mourir au combien cela peut être désagréable, car ce ne sont pas les plus détestables qui morflent le plus. 

 Et des personnages, Dieu sait qu’il y en a ! Et il y en aura pour tous les goûts. Beaucoup sont fans de Daenerys, pour ma part ma favorite est Arya, mais chacun y trouvera sont compte et tous sont intéressants. Tant d’individus que de caractères différents. Mais je préfère laisser le lecteur découvrir à sa guise les personnages qui jalonnent le roman. Jetez-vous dessus si c’est là un livre qui vous tente, et vous ne le regretterez pas.


 Impression : Une histoire mature, bien construite, bien écrite et rythmée par beaucoup de suspense. 

Coup de cœur




mercredi 15 mai 2013

Je m'habillerai de nuit



Je m’habillerai de nuit
Terry Prachett
édition L’atalante
441 pages

« Rude existence que celle d’une sorcière de seize ans dans le Causse. Outre le quotidien d’une infirmière doublée d’une assistante sociale, il faut aussi gérer les crises qui fermentent et la mort prochaine du vieux baron.
Guère de magie là-dedans, guère de sommeil non plus.
Alors, si quelque part une pelote inextricable de malveillance et de frustration s’est réveillée pour inciter à la haine des sorcières et à leur destruction, voilà Tiphaine Patraque soudain démunie…
«J’ai la trouye pou la ch’tite michante sorcieure jaeyante.»
Il reste les Nac Mac Feegle, me direz-vous, toujours prêts à la bataille. Mais si eux-mêmes se mettent à douter... »

 J’ai prit ce roman un peu au hasard à la bibliothèque sans trop savoir dans quoi je me lançais. Bien sur j’avais reconnu le nom de Terry Pratchett qui ne m’étais pas inconnu, et le disque-monde n’en était pas moins étranger à mes oreilles, mais je n’avais jamais rien lu de cet auteur. Je peu donc me faire pardonner de ce retard par cette première lecture qui m’a donné bien du plaisir et qui m’a donné envie d’en découvrir plus sur l’univers de ce fameux écrivain.

 Le livre m’a rappelé l’ambiance du Château de Hurle de Diana Wyne Jones pour ceux qui l’aurait lu. L’univers qui y est décrit est celui d’un monde Moyenâgeux où la magie est reconnue de tous. Il y a sans doute plus à dire sur cet univers qui s’étend sur une trentaine de tomes et nul doute qu’il est très riche et tient en davantage de ligne que ce bref résumé de situation, mais je pense remettre le nez dedans un jour ou l’autre alors je ne vous gâcherais pas la surprise ni à vous ni à moi. Les sorcières ont donc la tâche d’aider tout ceux qui nécessite leur soutient et Tiphaine est l’une d’entre elle. 

 Le premier point plaisant de ce récit c’est bien évidement le monde que les mordu d’Harry Potter ou du roman précédemment cité ne manqueront pas d’apprécier. Mais on constate également que l’univers est emprunt d’un certaine maturité. L’auteur n’épargne pas sont lecteur et même si on ne trouve pas de description détaillées, il nous confronte à de nombreuses facettes de la vie qui sont bien loin d’être joyeuses : une fille battue, un avortement … il évoque aussi la haine et la violence gratuite par une personnification plutôt bien pensée, mais je m’arrête là de peur de vous en trop dire. 

 Les personnages sont bien travaillé. Pour ma part j’ai trouvé Tiphaine particulièrement intéressante et attachante. L’auteur s’attarde à lui donner une psychologie de sorcière : elle est moins sensible à la mort, à la peine, mais n’en est pas moins intéressante. Elle parait également très mature ce qui change des jeunes héroïnes amourachées et égocentrique aux quelles je suis de plus en plus confrontée dans les romans modernes. Mais Tiphaine est loin d’être la seule à m’avoir plue. Les personnages secondaires sont tout aussi curieux les uns que les autres et j’ai un gros coup de cœur pour ses amies sorcières toutes aussi dégantées les unes que les autres. 

 Mais le point fort du roman c’est l’humour. Le style anglais le retranscrit très bien : un humour léger, un peu ironique et sarcastique parfois. Même si j’aime les belles phrases la simplicité de celles ci ne m’a absolument pas rebutée. Parfois, l’auteur insère des notes de bas de pages pour expliquer des petits détails qui s’avèrent extrêmement comique et j’ai sourit à plusieurs reprise, même rit de son explication sur le code des cavaliers en sculpture. 

 Malheureusement ça n’a pas été un coup de coeur. Ce pour plusieurs raisons. Je parlais du style qui s’avère très agréable à lire, mais ce roman ci ( j’ignore si c’est le cas pour d’autre ) souffre d’un petit problème que vous avez peut-être souligné dans le résumé : les Nac Mac Feegle ont une manière de parler bien particulière et c’est parfois bien difficile de comprendre ce qu’ils veulent dire. Ce petit détail se révèle vite handicapant car il nuit à la fluidité du récit et oblige le lecteur à perdre beaucoup de temps sur leurs dialogues pour s’assurer qu’il a bien comprit chaque mot. 

 Par ailleurs, même si l’histoire est très sympathique, j’ai été assez déçue par la traitement du méchant, qui est sensé inspirer la terreur et qui ne m’a inquiéter qu’à ses débuts. La manière dont-il faut s’en débarrasser ne m’a pas parue claire et surtout elle me semblait trop facile. J’aurai aimé quelque chose d’un peu plus fouillé sur ce point. Je ne peux malheureusement pas trop en dire sans vous gâcher la fin. 

 La dernière est plus un petit remord personnel, puisque je n’ai pas véritablement commencé par le début et j’ai vite réalisé que certains personnages avaient été développé précédemment et que je n’en savais que trop peu à leur sujet. Malgré tout cela ne nuit pas à la compréhension du texte, loin de là. C’est même plutôt intrigant et c’est sans doute cela qui m’a donné envie de lire d’autre oeuvres de ce romancier pour en découvrir davantage sur leur histoire et leur passé. Mémé Ciredutemps, entre autre, m’a beaucoup intriguée. 

 En me relisant j’ai l’impression de donner l’impression que ce livre m’a moyennement plus, mais il n’en est rien. Il s’en tenait à peu pour que ce soit un coup de cœur et je conseille à quiconque aimant la fantasy de se jeter dedans. Qui plus est il se lit très vite. 




Impression : Très bonne


samedi 11 mai 2013

Le Royaume de Tobin




Le Royaume de Tobin ( l’intégrale 1 )
Lynn Flewelling ( traduit par Jean Sola )
Edition j’ai lu  ( 2011 )
704 pages



« Selon une ancienne prophétie, le royaume de Skala connaîtra la paix et la prospérité aussi longtemps qu'une Reine guerrière en occupera le trône. Mais l'usurpateur compte bien y mettre un terme, en éliminant toutes les prétendantes à la couronne. Pour protéger Tobin, l'ultime héritière d'une longue lignée de souveraines, une sorcière use d'une magie ancienne et interdite pour la transformer en garçon... Mais à quel coût ! »



 Autant être claire : j’ai adoré Lynn Flewelling sur Nightrunner. Il m’a fallu une journée pour lire le tome 4 de la saga et je trépigne sur place en attendant le tome 5. Autant dire que j’en attendais beaucoup de ce roman ci. Que penser de ce premier volume du Royaume de Tobin ? Beaucoup de choses à vrai dire. 

 Tout d’abord, il faut savoir que c’est un de ces romans dans les quels il ne se passe quasiment rien, mais qui peut vous tenir en haleine pendant ses 700 pages sans soucis. Je soupçonne l’auteur d’avoir ensorcelé son livre pour m’empêcher de m'en décoller. Car il faut l’avouer : le lecteur aura davantage l’impression de lire un roman tranche de vie que fantasy. Ce premier tome met en place l’univers et prend son temps. Tout le monde n’accrochera pas à l’inactivité du récit. Ce qui retient le lecteur, c’est les petits évènements qui ponctuent la vie de Tobin et qui sont loin d’être ordinaires. 

 En effet, pas d’elfes, de nains ou d’orques dans ce roman ci, mais des magiciens qui subissent un véritable génocide, une intrigue politique et une prophétie qui corrobore le tout. C’est un monde fantasy assez classique dans ses normes, mais qui a l’avantage de créer sa propre mythologie. En revanche, on aura le droit à des fantômes et des nécromanciens, ce qui donne au début du récit un petit côté roman horrifique qui est assez dépaysant et pas déplaisant. 

 Les personnages sont par ailleurs très attachants, et m’ont bien plus marqué que ceux de Nightrunner à leurs débuts. Tous sont suffisamment profonds pour être intéressants. Tobin, Ki ou Lehl, même la mère de Tobin qui par le rejet de son fils et sa folie n’a rien pour être plaisante a fini par me paraître sympathique et la mort de plusieurs personnages principaux m’a serré le coeur. Je pense que c’est par amour pour ces personnages que le lecteur va pouvoir venir à bout de ce pavé que l'on voit passer très vite en fin de compte.

 Le style le Lynn Flewelling est assez classique dans un genre de littérature fantasy: soit une plume assez soutenue, mais elle a l’avantage, contrairement à certains auteurs, de bien la maîtriser. Les lecteurs attentifs auront reconnu l’indice des bon auteurs dont les personnages, ayant chacun un manière de s’exprimer qui leur est propre, n’aurait pas besoin qu’on indique lequel prend la parole dans les dialogues. C’est particulièrement flagrant entre Ki et Tobin. La narration a tendance à lâcher quelques mots vulgaires de temps à autre ce qui est assez déstabilisant pour le lecteur qui n’y est pas habitué. Pour ma part je trouve cela assez amusant.  Les adeptes de cette auteure reconnaîtront son juron favori, qui est aussi celui de Ki et de Seregil : « par les couilles de Bilairy ! ». Si on trouve quelques maladresses de style, des tournures attendues, on les pardonne vite car le texte est très bien travaillé

J’ai malgré tout quelques réserves et c’est pourquoi ce livre ne sera pas un coup de coeur pour moi. L’intrigue est trop longue à mettre en place même si j’aime beaucoup le fait que l’auteur ai prit son temps pour développer son univers. Ce premier tome apparaît comme une introduction à la trilogie ce qui est bien dommage. On en apprend presque trop peu et on sent que l’intrigue tient à peu de chose, mais le peu qui la constitue est largement suffisant pour en faire une excellente trilogie, et tout les bons retours que j’en ai me conforte dans l’idée que je ne serai pas déçue par la suite. Si l’auteur suit le chemin de Nightrunner, il est probable que la tension dramatique du livre montera en crescendo.


Impression : Affaire à suivre. La suite déterminera sans doute son intérêt

mercredi 8 mai 2013

Les Garennes de Watership Down


Les Garennes de Watership Down
Richard Adams
Edition Flammarion
411 pages ( édition 1976 ) 


« Cessant d'être les Jeannot de notre enfance et le gibier des Raboliot, voici que les lapins deviennent pour la première fois les héros d'une épopée. Ce récit a la simplicité des grands mythes. Comme eux, il est tissé de symboles : le sang versé, l'herbe rase et l'herbe haute. l'oiseau noir et l'oiseau blanc, le grand chien qui vous pourchasse et qui vous sauve sans le savoir, l'eau qui noie ou qui vous porte, la " grande eau " que les lapins n'ont jamais vue et dont ils rêvent, et enfin ces innombrables petites fleurs des champs, avec lesquelles ils entretiennent une amitié complice et gourmande, incarnations fugaces du temps qui passe et de la Mort, leur éternelle

compagne. Fable ? Œuvre de moraliste ? Livre de sagesse ? Richard Adams a simplement raconté une histoire - mais en lui prêtant une telle fraîcheur, une telle poésie et tant de mystérieux échos que nous croyons reconnaître une odyssée venue du fond des siècles. A nous de l'interpréter à notre façon, ou mieux de la lire avec des yeux d'enfant. »

 Pour accompagner le titre de mon blog il fallait que je fasse un premier article sur ce roman ci. Aux amoureux d’animaux, d’épopées incroyables et de littérature jeunesse, ne passez pas à côté de ce modeste récit d’aventure qui vous jettera dans la peau de lapins. Certains se souviendrons peut-être du traumatisme qu’a été pour eux le film d’animation adapté de ce roman, mais aux quelques survivants de cette boucherie, n’hésitez pas à vous plonger dans les aventures de Cinquain et Noisette. Voilà un récit qui mérite qu’on s’y attarde. 

 Les Garennes de Watership Down raconte comment une moitié de Garenne, prévenue par la vision d’un des leurs, fuit un danger imminent et terrible qui s’apprête à s’abbatre sur leurs terriers. Les lapins sautent alors de dangers en dangers dans l’espoir de trouver un terrain propice à l’élaboration d’une nouvelle garenne. 

 Les lapins principaux ont chacun un rôle essentiel qui fait d’eux un groupe équilibré et dont les talents divers les sortent des pires situations.  Tous sont attachants bien qu’ils ne soient pas développés en profondeur. En effet l’auteur ne se concentre pas véritablement sur un héros mais davantage sur le groupe. Là où c’est une faiblesse dans certains romans celui ci arrive à nous en dire juste assez pour donner une identité propre à chacun des personnages.

 Il y a très peu d’éléments magiques dans Les Garennes de Watership Down, hormis le don de voyance de Cinquin, mais tout de même une petite dose non négligeable qui s’avère agréablement surprenante et plaisante. La particularité de Cinquain est d’ailleurs source de tension dramatique et de suspense.

 Le style est agréable à lire. Il est fouillé, même pour un roman jeunesse, et comporte bon nombre de termes inventés par l’auteur et qui réfèrent à une langue propre aux lapins. Cependant les adeptes de la littérature cinématographique pourraient être déstabilisés. Publié dans les années 40, le récit est loin des habitudes des romans d’aujourd’hui relatant une aventure comme s’il s'agissait d’un film. Il est bien plus proche des épopées et grands textes littéraires, adapté à un public plus jeune ou à un univers de lapins.

 Ces animaux ont d’ailleurs bien plus qu’une langue : une propre mythologie, des légendes relatant leurs histoires qui viennent interrompre de temps en temps le récit et nous dévoiler la richesse de leur univers. Certains y verront une cassure dans le rythme, mais les lecteurs séduits apprécieront d’en apprendre plus sur leur coutumes et leur Histoire. Pour ma part je l’ai trouvé assez proche de la narration de Tolkein dans son oeuvre la plus célèbre, de part l’importance des légendes et de l’amour de l’auteur pour l’enrichissement de son univers.

 Un tout petit bémol, je suis un peu déçue des traductions des noms. Même si le sens est identique je préférais la version anglaise ( Noisette s’appellait Hazel et Cinquin, Fiver ). Par ailleurs, je trouve ne trouve pas les couvertures françaises très belles. Mais ce livre est une très belle découverte et son anonymat sur le territoire Européen est étonnant, là où les anglophones le reconnaissent comme un classique de la littérature jeunesse. C’est pourtant un récit pour tout âge, qui laisse à ses lecteurs les plus vieux une liberté d’interpretation certaine qui rend le livre bien moins enfantin qu’il n’y parait


Conclusion : Coup de coeur