Le Royaume de Tobin ( l’intégrale 1 )
Lynn Flewelling ( traduit par Jean Sola )
Edition j’ai lu ( 2011 )
704 pages
« Selon une ancienne prophétie, le royaume de Skala connaîtra la paix et la prospérité aussi longtemps qu'une Reine guerrière en occupera le trône. Mais l'usurpateur compte bien y mettre un terme, en éliminant toutes les prétendantes à la couronne. Pour protéger Tobin, l'ultime héritière d'une longue lignée de souveraines, une sorcière use d'une magie ancienne et interdite pour la transformer en garçon... Mais à quel coût ! »
Autant être claire : j’ai adoré Lynn Flewelling sur Nightrunner. Il m’a fallu une journée pour lire le tome 4 de la saga et je trépigne sur place en attendant le tome 5. Autant dire que j’en attendais beaucoup de ce roman ci. Que penser de ce premier volume du Royaume de Tobin ? Beaucoup de choses à vrai dire.
Tout d’abord, il faut savoir que c’est un de ces romans dans les quels il ne se passe quasiment rien, mais qui peut vous tenir en haleine pendant ses 700 pages sans soucis. Je soupçonne l’auteur d’avoir ensorcelé son livre pour m’empêcher de m'en décoller. Car il faut l’avouer : le lecteur aura davantage l’impression de lire un roman tranche de vie que fantasy. Ce premier tome met en place l’univers et prend son temps. Tout le monde n’accrochera pas à l’inactivité du récit. Ce qui retient le lecteur, c’est les petits évènements qui ponctuent la vie de Tobin et qui sont loin d’être ordinaires.
En effet, pas d’elfes, de nains ou d’orques dans ce roman ci, mais des magiciens qui subissent un véritable génocide, une intrigue politique et une prophétie qui corrobore le tout. C’est un monde fantasy assez classique dans ses normes, mais qui a l’avantage de créer sa propre mythologie. En revanche, on aura le droit à des fantômes et des nécromanciens, ce qui donne au début du récit un petit côté roman horrifique qui est assez dépaysant et pas déplaisant.
Les personnages sont par ailleurs très attachants, et m’ont bien plus marqué que ceux de Nightrunner à leurs débuts. Tous sont suffisamment profonds pour être intéressants. Tobin, Ki ou Lehl, même la mère de Tobin qui par le rejet de son fils et sa folie n’a rien pour être plaisante a fini par me paraître sympathique et la mort de plusieurs personnages principaux m’a serré le coeur. Je pense que c’est par amour pour ces personnages que le lecteur va pouvoir venir à bout de ce pavé que l'on voit passer très vite en fin de compte.
Le style le Lynn Flewelling est assez classique dans un genre de littérature fantasy: soit une plume assez soutenue, mais elle a l’avantage, contrairement à certains auteurs, de bien la maîtriser. Les lecteurs attentifs auront reconnu l’indice des bon auteurs dont les personnages, ayant chacun un manière de s’exprimer qui leur est propre, n’aurait pas besoin qu’on indique lequel prend la parole dans les dialogues. C’est particulièrement flagrant entre Ki et Tobin. La narration a tendance à lâcher quelques mots vulgaires de temps à autre ce qui est assez déstabilisant pour le lecteur qui n’y est pas habitué. Pour ma part je trouve cela assez amusant. Les adeptes de cette auteure reconnaîtront son juron favori, qui est aussi celui de Ki et de Seregil : « par les couilles de Bilairy ! ». Si on trouve quelques maladresses de style, des tournures attendues, on les pardonne vite car le texte est très bien travaillé.
J’ai malgré tout quelques réserves et c’est pourquoi ce livre ne sera pas un coup de coeur pour moi. L’intrigue est trop longue à mettre en place même si j’aime beaucoup le fait que l’auteur ai prit son temps pour développer son univers. Ce premier tome apparaît comme une introduction à la trilogie ce qui est bien dommage. On en apprend presque trop peu et on sent que l’intrigue tient à peu de chose, mais le peu qui la constitue est largement suffisant pour en faire une excellente trilogie, et tout les bons retours que j’en ai me conforte dans l’idée que je ne serai pas déçue par la suite. Si l’auteur suit le chemin de Nightrunner, il est probable que la tension dramatique du livre montera en crescendo.
Impression : Affaire à suivre. La suite déterminera sans doute son intérêt
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